Le 18/03/20 : Jour de confinement 1

Comme la journée s'annonçait très ensoleillée, ce matin Ludo et moi avons décidé de nous rendre au Gîte de Bélouve pour faire la rando jusqu'au belvédère du Trou de Fer et ce malgré l'article 1er du Décret gouvernemental contre le Covid-19 imposant le confinement chez eux de tous les citoyens français, les Dom-Tom y compris. Bref nous avons rédigé une attestation de déplacement dérogatoire sur l'honneur au cas où nous serions arrêtés en cours de route pour justifier notre déplacement. Motif du jour : "déplacement pour motif d'exercices physiques". Et oui la marche permet de nous maintenir en bonne santé mentale et physique ! Par chance, nous n'avons rencontré aucun policier aujourd'hui.

Pour aller jusqu'au gîte de Bélouve, nous avons pris la Plaine des Palmistes. Et la vue de la route était superbe. 

La Plaine des Palmistes est positionnée dans un espace au centre de l'île, le couloir intervolcanique entre le Massif du Piton des Neiges et le volcan actif du Piton de la Fournaise. Dans le vocabulaire réunionnais, on dit que la commune est située dans « Les Hauts ». La zone où se concentrent les habitations est en légère pente vers la mer. Du sud-ouest au nord-est de la zone habitée, l'altitude passe de 1 200m à 925m. Cet espace est circonscrit par de fortes pentes, voire des remparts dans la partie nord.

La Plaine-des-Palmistes s'est formée par effondrement, à partir d'un système de cassures bordières, disposées en fer à cheval, ouvert vers le nord-est. Il a affecté tout le nord-est de la Plaine des Cafres, dont les laves, descendant du sud-ouest, sont venues buter sur le plateau de l'îlet Patience. Le plateau de la Plaine-des-Palmistes est constitué de laves et de scories relativement récentes.

Puis nous nous sommes engagés sur la route forestière de Bébour-Bélouve...

... et au Col de Bébour, nous nous sommes arrêtés pour photographier le Piton des neiges qui était dégagé (ce qui est plutôt rare).

Un très grand paysage s'offre à nous depuis le Col de Bébour. Il associe le massif imposant du Piton des neiges à une vaste étendue forestière dont l'immersion relève d'un voyage dans le monde des forêts primaires de montagne. Imbibées d'humidité, celles-ci prennent avec leurs arbres tortueux, enchevêtrés et couverts d'épiphytes, l'allure d'un fouillis végétal impénétrable duquel émergent les fougères arborescentes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La forêt de Bélouve couvre le plateau dominant le rempart Sud du cirque de Salazie. Un acacia endémique, le tamarin des hauts, la caractérise. Le port majestueux de cet arbre donne aux lieux, lorsqu'il est enveloppé de brumes, une ambiance fantomatique. Son bois précieux alimente l'ébénisterie traditionnelle locale.

Ces forêts indigènes de montagne sont parmi les plus vastes de l'île. Leur biodiversité exceptionnelle leur donne une place privilégiée dans le cœur du parc national. Elles appartiennent de ce fait au patrimoine mondial.

Pour commencer notre randonnée, nous sommes allés au gite de Bélouve.

 

Nous avons enfin pu découvrir la vue magnifique sur le cirque de Salazie depuis le belvédère. La dernière fois que nous sommes venus, c'était après avoir fait le 1/2 km vertical et la vue était complètement bouchée. Quelle déception alors !!! Faire des heures  de marche pour ne rien voir à l’arrivée !!! Mais aujourd'hui, la vue était tout à fait dégagée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ensuite nous avons pris le chemin du "fameux" Trou de Fer, plus exactement le sentier aménagé de l'Ecole Normale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le sentier est presque totalement recouvert de caillebotis et planchers en bois de tamarins, ce qui rend la randonnée jusqu'au belvédère du Trou de Fer très agréable. C'est d'autant plus agréable qu'au fur et à mesure que l'on avance on traverse divers paysages.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des fuschias

 

 

 

 

 

 

 

 

Et enfin le Trou de Fer se rapproche...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après 10mn de descente enfin voici l'emblématique Trou de Fer.

Le Trou de Fer ou Trou d'Enfer est une dépression géologique du massif du Piton des Neiges. 

 

 

 

 

Comme son nom l'indique, cette dépression se présente sous la forme d'un gouffre de près de 300 mètres de profondeur au nord du plateau formé par la forêt de Bélouve, à l'ouest de celui qui abrite la forêt de la Plaine des Lianes et à l'est d'un rempart surplombé par le sommet appelé l'Éperon qui domine par ailleurs le lieu-dit Salazie.

Les nombreux cours d'eau irréguliers dont le Bras de Caverne et la ravine Mazerin qui s'engouffrent dans le Trou de Fer forment une chute qui atteint 225 m de dénivelé, la plus haute chute d'eau du territoire français, et l'une des chutes d'eau les plus élevées du monde. En contrebas, le Bras de Caverne s'échappe par le nord à travers un étroit défilé et se jette dans la rivière du Mât, qui s'échappe quant à elle du cirque de Salazie.

Le Trou de Fer est traversé par la limite communale séparant Salazie de Bras-Panon.

Un peu d'histoire...

Très inaccessible, le Trou de Fer n'a été exploré par des hommes encordés qu'à la fin du 20è siècle. La première expédition conduite par Pascal Colas en 1989 a été un échec cuisant, stoppé par des pluies diluviennes. La seconde, sponsorisée par Ushuaïa - TF1- Les Production de l'Aigle et réalisée en octobre 1990 a en revanche réussi, l'un des bidons étanches perdu l'année précédente a d'ailleurs été retrouvé intact, avec les pellicules qu'il contenait dans une grotte élevée où les premiers explorateurs avaient trouvé refuge dans le Bras de Caverne. Le tournage a duré plus de 2 semaines avec 15 porteurs, un médecin, un caméraman et quelques accompagnateurs locaux.

Le Trou de Fer est souvent invisible du fait de la brume. Mais nous avons eu de la chance Ludo et moi car quand nous sommes arrivés au belvédère la brume commençait juste à descendre de la montagne. Nous avons eu le temps de prendre 2/3 photos et la brume a tout recouvert. On n'entendait que l'eau couler !!!

Nous avons pique-niqué au belvédère et puis quand ce fut la foule sur ce petit emplacement, nous avons préféré repartir pour plus de sûreté : Covid-19 oblige !!!

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons mis 1h50 pour parvenir au belvédère et 1h25 pour retourner au gîte de Bélouve.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De retour au gîte de Bélouve, nous avons repris la Plaine des Palmistes pour aller voir la Cascade Biberon. 

Haute de 200 mètres, la cascade, qui s'écoule depuis l'Îlet Patience, alimente un petit bassin lui-même situé à une altitude de 1 300 mètres. Ce dernier se déverse dans la Ravine Sèche, un cours d'eau au débit irrégulier qui se jette dans l'océan Indien au sud-est du centre-ville de Saint-Benoît, la commune voisine.

Depuis un chemin carrossable, on peut voir la cascade de loin et atteindre le bassin et le pied de la cascade après une vingtaine de minutes de marche via un sentier de randonnée bordé de goyaviers et appelé sentier de la cascade Biberon.

Biberon serait le nom de l'ancien propriétaire des lieux, lequel fut conservateur des Eaux et Forêts au moment de la colonisation des Hautes Plaines. 

Le sentier est agréable dans l'ensemble et aménagé au début...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

...puis on marche sur des pierres, 

on traverse une ravine sèche,

 

 

 

 et une autre ravine avec de l'eau...

 

 

 

 

Et on arrive enfin à la Cascade Biberon.

Malheureusement on ne peut pas plus s'en approcher car des chutes de pierres y sont fréquentes. En effet le 17 juin 2014, deux personnes ont été tuées et une autre grièvement blessée par un éboulis produit par le détachement d'un pan de la falaise. Le 18 juin 2014 un nouvel éboulis se produit sans faire de victime. Depuis le site est fermé par arrêté. 

Toutefois il est possible de monter ou plutôt de "grimper" sur un belvédère métallique (construit à l'initiative de l'ONF et de la commune des Palmistes) pour mieux contempler la cascade et son bassin avec plus de sécurité. Le sentier est très étroit par endroit. Ceux qui souffrent de vertige s'abstiendront !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 le belvédère

 

 

 

 

 

Mais la vue de là-haut vaut le déplacement en tout cas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons passé une excellente journée et avons eu raison de profiter de cette belle journée pour aller randonner, et ce, malgré le début du confinement. 

Malheureusement, j'ai bien peur que ce soit notre dernière rando avant longtemps.